Les coups de vents apportent le bruit de la mer toute proche à vol d'oiseau, on entend
distinctement les rouleaux agressifs s'écraser sur la plage dans un coup de boutoir continu. Ce matin, je suis allé voir la mer, elle est verte, ourlée de groses vagues à la crête blanche
d'écume, la tempête arrive.
J'avais promis de donner quelques explications sur le poème Osez!
Effectivement, j'aurai pu employer des mots à l'interprétation plus conséquente, donnant des images plus fortes. J'ai volontairement employé des mots
banals, des mots de tous les jours, pour montrer que la violence existe aussi à travers les mots courants. A la place du mot manteau j'aurai pu écrire le mot cache-misère, houppelande, paletot,
pèlerine, redingote, ou pelure, pour le mot bébé, j'aurai pu mettre, nourrisson,, petit, poupon, bambin, à la place de vingt ans, une autre expression plus poétique, jouvencelle, nymphe, gamine,
mignonne, môme, tendron. Je ne suis pas certain qu'une expression plus sophistiquée eut un effet plus percutant.
Une frêle jeune fille au milieu du couloir d'accès au métro, balottée, bousculée, paumée au milieu des énervés, des fatigués; une toute jeune fille
portant sur sa poitrine un tout petit bébé de quelques jours, mais c'était horrible! Un minuscule écueil surmergé de tant d'indifférence.
Je me suis arrêté.
A bientôt